Tribute to Magritte - Basel

Hommage à Magritte - Bâle - 2019

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Tribute to Magritte - Basel

Objective by nature and therefore never deceptive, photography is not for all that the cold reflection of technology in action. It first and above all captures images permeated with sensations which an artist’s hand and mind have brought into being.
Niloufar Banisadr belongs to this class of photographers who fluidly and metaphorically appropriates the mirages of reality. Experienced in structural adjustments and the most demanding visual manipulation, and never satisfied with making a mere record of things, Niloufar offers us a whirl of allegorical visions focused on movement and light effects. The result is a series of breezy shapes, fluttering veils, and symbolic hints of the far-away homeland.
Nevertheless, Iran is not the only object of Niloufar’s quest for harmony: one can make out, here and there, geometrical arrangements, unfolding or superimposed within a multiangle wiremesh architecture. Further on, suspended in mid-air between two striped curtains or right on the bare canvas, two coloured balloons create tension by their being out-of-sync with each other, while inducing a dreamlike atmosphere in Magritte’s surrealistic style. Here, though, what matters is not the legend, but the photographer’s talent.
All along these meaningful and contrasted sequences, in which one can clearly sense a recording eye’s mastery, the elegance and accuracy of the compositions and iconographical renderings join to echo what is unique in any work of art: presence.

Gerard XURIGUERA

Hommage à Magritte - Bâle

Si la photo ne saurait mentir, compte tenu de son objectivité, elle n’est pas le froid miroir que nous renvoie la technologie. Elle capte avant tout des images habitées, c’est-à-dire, empreintes des sensations ourdies par la main et l’esprit qui les ont générés.
Niloufar Banisadr appartient à cette catégorie d’artiste requise par les mirages du réel, qu’elle revisite à sa manière fluide et métaphorique. Rompue aux aménagements structurels et aux manipulations les plus exigeantes, elle n’a pas cédé à l’image de constat, mais a levé une ronde de visions allégoriques, axées sur le mouvement et les incidences de la lumière. En résulte une succession de formes ventilées et de voilages tremblé, où s’immiscent certains symboles du pays au loin.
Néanmoins, l’Iran n’est pas le seul objet de la quête d’harmonie de Niloufar, car d’autres fois se profilent des dispositifs géométrisants, dédoublés ou en surimpression, à l’architecture légèrement grillagée, qui déclinent plusieurs angles de perception. Plus avant, entre deux rideaux à rayure ou bien à même le support, s’intercalent deux ballons colorés en suspension, qui à la fois créent des tensions par leur décalage, et portent au rêve en versant du côté d’un surréalisme dans le sillage de Magritte. Sauf qu’ici, ce n’est pas la légende qui importe, mais le talent de la photographe.
Au fil de ces séquences signifiantes et contrastées, où l’on sent la maîtrise de l’œil enregistreur, se dégagent une élégance et une justesse dans les cadrages et le rendu iconographique, qui réverbèrent ce qu’il y a d’unique dans une œuvre : la présence.

Gerard XURIGUERA